C’était un proche parmi les proches du Grand Maître François STIFANI. Le Grand Inspecteur Jean-Claude TRIBOUT, en charge de la communication de la GLNF de 2004 à 2010 et donc des relations avec les journalistes, vient de franchir le rubicon vers les rebelles. Son acte de rupture ? Une simple lettre adressée à François Stifani où il dénonce un « contrat douteux » entre la Société SCRIBE, filiale d’édition et de vente de décors maçonniques, et un frère très proche du Grand Maître.
Jean-Claude TRIBOUT dénonce donc un contrat d’édition entre la Société SCRIBE et Sébastien Dulac pour la rédaction d’un ouvrage sur les 100 ans de la GLNF. A la clé, selon Tribout, 30 000 € payés en droits d’auteur. Toujours selon Tribout, si l’URSSAF venait mettre son nez dans ce contrat, non seulement les droits d’auteur seraient requalifiés en salaires, mais la GLNF devrait se substituer à SCRIBE, comme employeur, car le sieur Dulac assure le secrétariat du greffe du Conseil de discipline.
VOIR ICI LA LETTRE de JEAN-CLAUDE TRIBOUT : JCT a FS et Scribe 08.04.2011
J’ai appelé Paul STUDNIA, un des destinataires de la lettre de Tribout et Président de Scribe. L’Assistant Grand Maître confirme toutes les informations du courrier de Tribout, à l’exception du montant : ce ne sont pas 30 000 € mais 18 000 € que l’éditeur s’est engagé à payer en 12 mensualités. Quatre ont déjà été réglées. Studnia m’a clairement fait comprendre qu’il s’était plaint de devoir accepter de signer ce contrat. Une façon assez transparente de m’indiquer qu’il pourrait bien entrer en rébellion, lui aussi.
Indépendamment du prétendu salariat déguisé, ce contrat d’édition est doublement singulier. Les avances sur droits d’auteur sont généralement de 3 000 € à 8 000 €. Très rarement plus, sauf pour les auteurs stars, chassés par une maison d’édition avec la promesse d’un best-seller. D’autre part, ce ne sont jamais (à ma connaissance) des versements mensuels : ce peut être 50% à la signature du contrat et 50% à la remise du manuscrit.
Paul Studnia a semble-t-il des raisons d’être fâché, car il vient d’apprendre, m’indique-t-il, que François Stifani et Maître Monique Legrand auraient décidé de vendre la Société SCRIBE, sans lui en expliquer les raisons : « On brade le patrimoine de la GLNF« , se plaint-il. Quoi qu’il en soit, ajoute-t-il, le contrat SCRIBE-Dulac sera à l’ordre du jour de la réunion de demain du Conseil de Surveillance de SCRIBE, dont les membres sont :
- Jean-Claude TARDIVAT, Député Grand Maître GLNF (démissionnaire en janvier 2011) ;
- Dominique LE GUERINEL, Grand trésorier de la GLNF ;
- Etienne LATREILLE, Grand trésorier adjoint de la GLNF ;
- Henry SIDERY, directeur administratif et financier de la GLNF ;
- Paul STUDNIA, Assistant Grand Maître de la GLNF, président de Scribe.
Que va faire la Société SCRIBE ? Maintenir le contrat ? Le dénoncer ? Requalifier en salaires les droits d’auteur déjà versés ?
J’ai contacté Sébastien Dulac afin de recueillir sa réaction aux accusations de Jean-Claude Tribout : « Il n’y a pas de contrat douteux. Maître Monique Legrand [mandataire ad hoc de la GLNF] a reçu ce matin un dossier avec mes éléments de réponse. Dès hier, lorsque j’ai pris connaissance du courrier de Tribout, j’ai chargé mon avocat de porter plainte contre lui pour dénonciation calomnieuse. Il s’expliquera devant la justice de ses accusations délirantes. L’aigreur est à son maximum et certains font feu de tous bois contre François Stifani. »
Ce qui apparaît surprenant dans cette affaire, c’est que le courrier de Tribout vise en fait surtout Scribe, accusée de payer en droits d’auteur une activité salariée, et la GLNF, accusée implicitement d’être le véritable employeur. Quant à Sébastien Dulac, il n’apparaît que comme bénéficiaire, voire complice. Il a porté plainte hier. Et pas Scribe. Ni la GLNF. Mais il est vrai que Me Monique Legrand devrait donner son accord.